Jean-François Lisée, notes biographiques

Mon père était entrepreneur (d’où mon énorme respect pour les entrepreneurs) et ma mère est féministe (d’où mon énorme respect pour les féministes). Je suis de Thetford Mines, ville minière dont le passé syndical m’a influencé. J’ai été journaliste étudiant, militant souverainiste et jeune correspondant local du quotidien indépendantiste Le Jour. J’ai aussi balayé de la poussière d’amiante à la mine, travaillé comme gars de caisse, boss des bouteilles consignées, nettoyeur de maisons mobiles, réceptionniste dans un hôtel.

J’ai fait des études de droit à l’UQAM, à la fin des années 1970. Les cours y étaient souvent interrompus par des grèves étudiantes et des manifestations de gauche auxquelles je n’étais pas complètement étranger. On pouvait entendre ma juvénile voix lire les nouvelles de CKAC les nuits de fin de semaine.

Préférant le journalisme au droit, j’ai quitté Montréal en 1981 pour étudier à Paris, au Centre de Formation des Journalistes de la rue du Louvre. Pendant trois ans, j’ai été pigiste pour des publications québécoises et françaises, et j’ai réussi à placer quelques articles dans Le MondeLibération et L’Express, à l’époque des premières années de pouvoir de François Mitterrand.

À la fin des années 1980, pendant le deuxième mandat de Ronald Reagan et la fin de la guerre froide, j’ai été correspondant à Washington pour La PresseL’actualité et l’hebdo français L’Événement du jeudi. J’ai signé quelques textes d’opinion dans le Washington Post, le New York Times et l’International Herald Tribune.

En 1990, j’ai publié Dans l’oeil de l’aigle, sur l’attitude américaine envers le mouvement indépendantiste québécois, livre qui me valut le prix du Gouverneur général. Ce fut une année faste: j’ai remporté aussi le prix québécois de journalisme Jules-Fournier.

À L’actualité, ensuite, je suis l’auteur du scoop « Les dossiers secrets de Bourassa », un des moments forts de la campagne référendaire de 1992 sur les accords de Charlottetown, et je me suis lancé tête baissée dans un débat télévisé avec l’excellent auteur et médiocre essayiste Mordecai Richler.

À l’hiver et au printemps 1994, je publie coup sur coup Le Tricheur et Le Naufrageur, ouvrages sur la vie politique québécoise du début de la décennie 1990 et sur son personnage central, Robert Bourassa.

Le lendemain de l’élection du Parti québécois en septembre 1994, je deviens conseiller politique de Jacques Parizeau. Je suis de l’équipe qui prépare et met en œuvre la stratégie référendaire d’octobre 1995. Lorsque Lucien Bouchard remplace M. Parizeau, je deviens son conseiller politique jusqu’en septembre 1999.

Reprenant ma liberté de parole à l’automne 1999, je publie en 2000 : Sortie de secours : Comment échapper au déclin du Québec. Le livre est très bien accueilli par les leaders souverainistes, comme l’a très bien illustré Chapleau dans la caricature ci-contre.

On s’est tous réconciliés depuis. Heureusement. Et notez l’absence de Mme Marois !

Je retourne partiellement au journalisme ensuite, notamment comme chroniqueur pour le magazine L’actualité.

Fin 2003 et début 2004 je suis le cofondateur du CÉRIUM (Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal) dont je resterai pendant huit ans le directeur exécutif. J’y anime notamment l’émission hebdomadaire Planète Terre, sur les grands enjeux internationaux.

En 2007, je publie Nousun essai sur les questions identitaires. L’équipe de Pauline Marois me demandera de participer cette année-là aux travaux de son équipe sur l’identité, ce qui se traduira par les propositions de Constitution et de citoyenneté québécoise, puis de Charte de la laïcité.

En 2008, je propose une réflexion sur le renouvellement de la social-démocratie québécoise, avec Pour une gauche efficace.

En 2009, je dirige avec Eric Montpetit l’ouvrage collectif Imaginer l’après-crise, où je signe un long essai, « Le capitalisme, en sortir, le dompter ou le dépasser ? ». Fin 2009, je commence à tenir un blogue politique sur le site de L’actualité.

En 2011, Stanké publie mes Chroniques impertinentes, sous le titre: Troisième millénaire, Bilan final. Un titre ironique que personne ne comprend ! (soupirs…)

J’ai publié en 2012 Comment mettre la droite K-O en 15 arguments ?, puis un résumé de mes ouvrages sur Bourassa, Le petit tricheur: Robert Bourassa derrière le masque.

À l’été 2012, L’actualité a lancé un recueil de mes textes sur l’histoire du Québec: Des histoires du Québec, selon Jean-François Lisée, disponible seulement en format numérique.

Le 4 septembre 2012, les électeurs de Rosemont me choisissent député, sous la bannière du Parti québécois, choix confirmé le 7 avril 2014.

Dans l’intervalle, Mme Marois m’avait nommé Ministre des Relations internationales, de la Francophonie, du Commerce extérieur, de la Métropole et chargé des Relations avec les Anglo-Québécois. On trouvera des bribes de récit de mon action ministérielle ici et un récit plus complet dans le livre Le Journal de Lisée.

Après la défaite électorale d’avril 2014, je deviens d’abord porte-parole du PQ pour la métropole, la prévention, les services sociaux et l’itinérance. À l’automne 2014, je tente une candidature à la direction du PQ, mais devant l’avance incontournable de Pierre Karl Péladeau, je me retire en janvier 2015.

À l’automne 2015, pour les 20 ans du référendum, je publie Octobre 1995 — Tous les espoirs, tous les chagrins.

M. Péladeau ayant démissionné en mai 2016, je suis à nouveau candidat à la direction et je suis élu le 7 octobre 2016.

Je dirige le PQ jusqu’aux élections générales du premier octobre 2018 et je démissionne le soir de la défaite. En mars 2019, je publie un essai sur l’élection, Qui veut la peau du Parti Québécois ? Et autres secrets de la politique et des médias.

Je produis des balados sur la politique et sur l’histoire du Québec, disponibles ici.

Je suis surtout père de cinq enfants.